Tuesday, June 28, 2011

DISTIQUES
D‘APRÈS LE GASPARD DE LA NUIT
DE ALOYSIUS BERTRAND, 1845

par John M. Bennett



Oeil et fétu, poule noir
j‘égorge une puce


Toits de mandoline
la fenêtre rouge

L‘ombre encendié
le trébuchet la tulipe

Lampion décharné
boite de l‘âne

Nul bruit nul poisson
corridor de l‘épine

Ventre de lazzi d‘éponge
la hache la ceinture

La viole cassée la bouche
salamandre de mon écritoire

L‘encre de Lulle livre de perruque
la mouche grillée de mon oeil

Vacarme des jambes
heure des bottes qui fument

Morfondu le rat de fer
araignée de l‘encendre des cochons

La fenêtre m‘etrangle mon ventre
un poisson de lumière

Hanche de violettes crépuscules
des barbes du pauvre derrière

L‘hautbois encorné le jambon
comment maligne? la baguette

La foule s‘achemine a le pain
l‘église qui brûle dans la place d‘honneur

Les doigts d‘une maille ne tintait plus
la derrière des rats débaptisés

La terre les vitraux ma chambre morte
genou qui plonge a la blessure

Haleine du lac ma tarantule
jaune mon oreille de nuit pleuré

Eléphant de peau soleil de
muraille qui vague, ma cave

L‘ombre de papillon la larve
des clochers vagabondes

La larve de ma crinière
douces ladres de la langue

J‘ai dormi dans les flammes des
livres mués le clocher de ta voix

Le toit le forêt la cellule
la verve brisée la cendre des bras

L‘écume de ta fenêtre la
fluide d‘Ondine la robe qui nage

Salamandre morte, sourde comme
ta chanson jetée comme le fer

La chatte phosphorique les rocs
innombrables l‘écume en butte

Schup! Schup! Le gibet
sur l‘herbe la vigne laronne

Le bourgois gelé le givre des
dents les yeux de la langue

Tue! Tue! La clef de dormir
la porte schismatique la chair

Os des ténèbres un coq du
ventre des trois doigts trouvés

Les mains lourdes la source
lente j‘ai oublié la fin

Écho des pages tête de cloche
cheveux des cavernes disparus

Canicule, nuque de l‘autre
qui flotte sur le granit

Alguazil du cou la bouche et
cacher la tête dans le lac

Coffre d‘oreilles chair d‘oreilles
pluie d‘oreilles oreilles d‘oreilles

La bague la mouche les chocs
le brouhaha du silence

Polenta a l‘oeil miroir
éphémère du visage

Brumes des chroniques
coq enflammé, écho des oeufs

Cendres et colombes yeux
des mortes et du chaos radieux

Le fou écrit une fenêtre
frappe son livre sur le lac

La main, la barque plus vomie
le perfume de la plume de cimetière

Le lit de la biche etoilée
haleine de la fenêtre mourante

Vapeurs de lendemain, être
qui ne songe plus de ce voyage

Les lèvres fermés l‘air
paralytique le cheval étranglé

Fossés pleins de bruit l‘écho
de la main les loups du coeur oublié

L‘eau en branle la carcasse
d‘un oeil un chien flotant

Le livre tombé le poète symbolique
le corps diaphane du journaliste






John M. Bennett
28 de juin de 2011

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